Prévention des violences faites aux femmes : 120 plaintes enregistrées en Haute-Corse

Rédigé le 18/10/2019
Livia Santana

Ce vendredi 18 octobre les gendarmes et policiers étaient conviés à participer à une journée d'information pour la prévention des violences faites aux femmes. Cette journée intervient dans le cadre du Grenelle de la lutte contre les violences conjugales qui se tient jusqu'au 25 novembre.

Prévention des violences faites aux femmes : 120 plaintes enregistrées en Haute-Corse

François Ravier, préfet de Haute-Corse ouvre la journée de prévention aux violences faites aux femmes

121... c'est le nombre de féminicides recensé au 18 octobre sur le territoire national. En Haute-Corse, il y a à ce jour 120 plaintes  pour des violences conjugales, soit une plainte tous les trois jours. Le nombre de faits constatés a été multiplié par quatre.  


Ce vendredi matin à l'hôpital de Bastia, gendarmes et policiers étaient conviés à une journée d'information pour lutter contre les violences faites aux femmes. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du  grenelle de la lutte contre les violences conjugales  qui s'est ouvert le 3 septembre. 


L'accueil des victimes, le nerf de la guerre
Au cours de cette journée, la déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité, la coordinatrice du département Haute-Corse de la CORSAVEM ou encore le directeur du centre d'hébergement "Maria Stella" pour ne citer qu'eux - ont amené un éclairage sur les actions à mettre en place pour lutter contre ce fléau. Les policiers et les gendarmes détiennent un rôle primordial dans l'accueil des victimes de violences, c'est ce qu'explique le préfet de Haute-Corse, François Ravier;
 "Le premier contact est essentiel, il ne faut pas que la victime se sente isolée. La personne qui vient déposer plainte a une très forte attente en arrivant, l'accueil des forces de l'ordre doit être irréprochable .Lorsque l'on reçoit une victime il faut trouver les mots justes."


Une réalité de terrain à prendre en compte 
Cette journée a aussi pour but de rapprocher les acteurs de terrain, c'est que raconte le colonel de gendarmerie Olivier Pezza : "Le but de cette journée est de créer un maillage, se connaître, échanger pour mieux prendre en charge les victimes." 
Dans le milieu rural, l'action des gendarmes est rendue plus compliquée car tout le monde se connaît et les victimes ont plus de mal à venir en parler.

Outre les gendarmes ou la police, l'hôpital joue un rôle très important dans l'accueil des femmes. Hatem Ballé, médecin urgentiste, référent de l'unité départementale des violences faites aux femmes à l'hôpital de Bastia, recense pour 2019, 400 prises en charge de victimes de violences intrafamiliales. 
Depuis peu, les victimes peuvent déposer plainte directement dans les centres hospitaliers. Une véritable avancée, car moins de deux sur dix victimes de violences intra familiales déclarent avoir déposé plainte... un pas qui reste encore difficile à franchir.