Proximité mafia-élus : « J’ai été attaquée injustement  » réplique Valérie Bozzi

Rédigé le 12/11/2019
Charles Monti

Valérie Bozzi, maire de Grossetto-Prugna et conseillère à l'assemblée de Corse réagit vivement dans un communiqué aux propos tenus à son encontre par Marie-France Giovanangeli , membre du collectif « A Maffia no, a vita ie » le vendredi 8 novembre sur RCFM. Réaction également de Jan-Guy Talamoni, président de l'assemblée de Corse et de la LDH

Proximité mafia-élus : « J’ai été attaquée injustement  » réplique Valérie Bozzi

(Photo Michel Luccioni)

"Suite à une question concernant le Président de l’Assemblée de corse, cette dernière a indiqué « aujourd’hui comme hier, on trouve une proximité entre des élus et des personnes qui ont été soit impliquées, soit dont les noms sont revenus très souvent dans des problèmes de gangstérisme important. Madame BOZZI, fille d’une mairesse qui a été assassinée, elle-même sœur d’un membre connu de la bande du « Petit Bar ». Il y a eu au temps de Paul GIACOBBI également des personnes sulfureuses auprès de lui. Il y avait sur la liste de Monsieur ORSUCCI également proches des FEDERICI... »


Vous avez été nombreux, citoyens et élus, à vous indigner face à ces propos qui n’ont qu’un seul but : jeter l’opprobre et le soupçon sur les élus de la République d’une manière générale.
En effet, toutes les formations politiques de gauche et de droite sont ciblées et cela sans aucune argumentation. Juste de la simple calomnie gratuite, émanant d’une personne qui s’est auto-proclamée détentrice de savoir et qui voudrait décider à la place du peuple qui a le droit d’être élu ou non.


Il s’agit d’une forme de violence que l’on ne peut tolérer. Le respect de la démocratie et du peuple passe par le respect du suffrage universel. L’ignorance de cette personne explique sans doute ce dérapage public. On sait d’ailleurs que les prétendues oies blanches ont parfois un plumage plutôt gris.
Au-delà de la calomnie générale sur les élus, c’est à titre personnel que j’ai été attaquée injustement. Même si je sais d’où viennent ces propos et pourquoi ils ont été tenus, j’ai été profondément choquée et meurtrie.
En effet, je suis mère de famille, avocate et élue depuis plus de 10 ans. Je n’ai jamais été condamnée et les personnes qui me connaissent, connaissent ma probité, ma loyauté, ma transparence et ma totale indépendance.

Je tiens aussi à rappeler à cette dame que ma mère a été assassinée, qu’elle est donc victime, tout comme ma famille. Par contre ses assassins sont toujours en liberté, comme il existe de trop nombreux assassinats non élucidés en Corse.
Alors, si ce collectif veut gagner sa légitimité, qu’il s’en prenne aux bonnes personnes et fasse des propositions plutôt que de la calomnie gratuite. Notre société n’a pas besoin de corbeaux. Je veux également remercier les nombreuses personnes qui m’ont fait part de leur indignation et de leur soutien"

Jean-Guy Talamoni : "il ne paraît pas souhaitable de voir les rumeurs colportées et les fantasmes entretenus

Vendredi 8 novembre 2019, lors d’une interview donnée à RCFM, suite à la réunion calvaise du collectif «A maffia nò, a vita iè», Madame Marie-France Giovannangeli a mis en cause nommément plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles des membres de l’Assemblée de Corse.


En ma qualité de président de cette Assemblée, je ne peux laisser sans réaction cette attitude qui consiste à donner des noms en pâture sans aucun fondement autre que la rumeur, en assumant une « présomption de culpabilité » pour reprendre le concept étrange et dangereux avancé par Madame Giovannangeli dans son interview le même jour à France 3 Corse Via Stella.


Il me semble que ce genre de comportement ne contribue en rien au traitement de la question des dérives mafieuses qui affectent la société corse. Si la parole doit effectivement être libérée, il ne paraît pas souhaitable de voir les rumeurs colportées et les fantasmes entretenus, qu’il s’agisse d’élus ou de simples citoyens."

LDH : "La parole citoyenne n'est pas la calomnie"

“La ligue des droits de l’Homme apporte son soutien à Valérie BOZZI et à Jean-Charles ORSUCCI visés publiquement par des propos calomnieux à la suite d’une réunion « A maffia no, a vita ie ». Elle est indignée par ces propos qui visent également une personne victime d’un assassinat. Elle s’inquiète de la répétition de ces dérives dangereuses pour les personnes ciblées. Récemment, il a fallu dénoncer d’autres noms jetés en pâture sous forme de bombages sur les murs d’Ajaccio et de Bastia. Une autre élue et un commerçant de la région d’Ajaccio ont également été victimes de ces pratiques délétères. La parole citoyenne n'est pas la calomnie.”