Transporteurs corses : Le cri d'alarme

Rédigé le 17/01/2020
C.-V. M

Alors que le blocage des ports entrave l'acheminement de marchandises depuis Marseille vers la Corse depuis le 10 janvier dernier, le Syndicat Professionnel des Transporteurs de la Corse (SPTC) alerte dans un communiqué sur cette situation critique pour les transporteurs de fret et l’approvisionnement de l’île.

Le SPTC pointe un dangereux enlisement d’une situation déjà précaire et qui fait désormais planer une réelle menace sur l’activité fret en Corse.
Son président, Jean-Marie Maurizi, déclare : « Nous sommes les victimes d’un double conflit social – le blocage des navires de Corsicalinea par des marins de La Méridionale en grève et le mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Depuis plusieurs jours, nous nous livrons à un véritable numéro d’équilibriste en répartissant les entrées et les sorties de Corse de façon à ce qu'aucun transporteur ne soit lésé. Avec 300 à 400 remorques en souffrance sur le port de Marseille, il est urgent désormais de trouver un dénouement à cette situation en permettant à Corsica linea de reprendre des rotations normales. »

Un appel à la solidarité du monde institutionnel et socio-économique
Le SPTC rappelle la logistique déployée par les transporteurs pour s’adapter en permanence aux événements et jongler entre des départs depuis Toulon avec CORSICA Ferries et depuis Nice pour ce week-end avec Corsica  linea : la mobilité accrue des équipes et du matériel engendre des coûts supplémentaires, qui ne pourront être supportés indéfiniment.
Jean-Marie Maurizi ajoute : « Nous lançons un véritable appel à la solidarité de tous les acteurs institutionnels et socio-économiques, afin de nous permettre de continuer à être au rendez-vous de l’approvisionnement minimum que nous tentons de faire perdurer en Corse, pour les Corses. Nous tenons à souligner la grande flexibilité des compagnies Corsica Ferries et CORSICA linea, pour nous soutenir dans notre démarche combative au service de la Corse. »

Saccage de l’outil de travail sur le Port de Marseille : des agissements fermement condamnés par le SPTC
Enfin, le président du SPTC condamne fermement le saccage de près d’une vingtaine de remorques à quai à Marseille, constaté lors de la réouverture du Grand Port Maritime.
« Le droit de grève est un droit unanimement et pleinement reconnu. Mais son exercice ne doit en aucun cas contrevenir à l’ordre public. Peu importe la légitimité d’un mouvement de protestation, il doit s’exprimer dans le respect de chacun. Nous déplorons d’être les victimes collatérales d’un conflit qui n’est pas le nôtre et de voir notre outil de travail ainsi vandalisé. Si nous espérons vivement que le maintien de l’ordre public sera effectif dans le port de Marseille, nous tenons également à réaffirmer notre détermination à poursuivre notre activité, en dépit des dégradations et obstacles subis ».