Journal du confinement, jour 22 . "Le jour d’après ? Entre rêve, cauchemar et dures réalités"

Rédigé le 07/04/2020
La rédaction

Le coronavirus est rentré dans nos vie en basculant nos habitudes et en bouleversant nos vies. C'est un moment difficile pour les Corses : on doit continuer à vivre ensemble mais physiquement séparés.

"Le Journal du confinement" est la nouvelle rubrique que CNI à créé pour vous faire raconter chaque jour vos journées confinées.

Ce mardi une réflexion de Pierre Poggioli sur le jour d'après…

Il y a eu l'après-guerre, désert économique, vies difficiles en Corse, peu d'emplois, peu d'activités économiques, pas ou peu de perspectives d'ascenseur social, hors l'exil et les déchirements familiaux et autres en découlant….
Avec les difficultés multipliées dans les villages, avec une économie toujours sylvo-pastorale, une économie de survie, un peu relativisée par l'entraide et la solidarité entre familles et voisins, du temps où les villages fonctionnaient encore en communautés plus ou moins soudées, contrairement aux villes/gros bourgs où la misère et la pauvreté étaient encore plus compliquées et dures à vivre..
Et toujours les expatriements pour gagner sa vie ailleurs.
Puis les 30 glorieuses avec pour la Corse l'intrusion du tourisme veau-d‘or et le développement de la contestation nationaliste renouant ses liens avec l'histoire, la langue, la culture de l'île..


L'île a vu enfin une économie, libérale imposée, s'installant avec pour corollaire, les spéculations, la colonisation de peuplement et le culte de l'argent-roi..
La communauté corse, confrontée à l'individualisme aux égoïsmes triomphants de la civilisation moderne, (après le colonialisme français), de la mondialisation, (américanisation), formatant les peuples et l'humanité.
Et toujours les objectifs identiques partout, plus de consommation, moins de partage des richesses et des bénéfices, (la majorité mondiale pauvre souffre de la faim, de la soif, et haute finance, les banques et le CAC 40 s’enrichissent sur le dos de cette misère et de l’exploitation), exploitation de la nature et de ses richesses, des sols et des airs, sur-production, exploitation extermination volontaire ou par conséquence de nombre d'espèces animales sur terre et dans les airs, destruction de milliers de terres et d'arbres, pollutions, destructions des habitats naturels humains, animaliers, végétaux. Sans limites, sans discernement.
Spéculations, dérives des sociétés et des individus, et aujourd’hui, comme pour se libérer de tant de pressions imposées à l'humanité, (certains diront la vengeance de dieu, au-delà de toute religion) un virus destructeur dont les dégâts incommensurables sont impossibles à appréhender, voire à anticiper aux conséquences imprévisibles et destructrices, nous obligeant à tenter… d'imaginer le jour d'après, ce jour fatidique ( ?) source d’inspiration de tant de scénarios et d’auteurs de BD, de films, de documentaires, d’auteurs !


Y sommes-nous arrivés, y sommes-nous désormais confrontés ? l’avenir seul nous le dira…
Mais en attendant profitons du confinement et commençons à réfléchir et à nous remettre collectivement et individuellement en question; tentons d'imaginer une autre avenir, en Corse, comme ailleurs, (autre dans tous les cas), que celui du profit à tout prix, de l'exploitation, du refus du partage, de l'individualisme et de l'égoïsme..


Alors le jour d'après ?
Comme après la guerre de 40-45, ou crise de 1930, ou Mad Max, les Badlands, la guerre des mondes, (il y en a eu tant) et tant de films et scénarios de « science-fiction » que nous apprécions, du moins pour certains, (y compris en ces temps de confinement), ou que nous avons appréciés dans notre jeunesse, ou même après dont nous rigolions souvent aussi.. croyant que c’était ailleurs, (dans une autre vie ou une autre galaxie !)


Non, tout, quoi qu’il en soit, au mieux ou au pire, ne sera et ne pourra plus être comme avant.. Et celles et ceux qui pensent que cela va vite passer et que tout reviendra comme avant se trompent lourdement.
Espérons que l’homme, et chacune et chacun doit et devra œuvrer en ce sens, en tirera les bonnes leçons/ conséquences et agira pour le mieux en tenant compte de ces inconséquences/expériences catastrophiques qui nous ont conduits au désastre actuel..
Et surtout quoique cela puisse être et quoiqu’il puise advenir demain, faisons notre cette devise, Vive la vie… et espoir toujours